Jean-Luc de Meyer : Electro et produits du terroir

Jean-Luc de Meyer : Electro et produits du terroir

Pierre Sopor 6 novembre 2006 Pierre Sopor

Pour commencer, peux-tu nous parler de ton side-project ?
Jean-Luc De Meyer : Il y a eu un enthousiasme réciproque à propos du titre 'The Creature' que j'ai chanté, et le courant est immédiatement passé entre Len, Jan et moi. Comme on est sur la même maison de disques (Alfa-Matrix) et que ses patrons aussi étaient contents du résultat, on s'est dit qu'il y avait quelque chose à faire ensemble, et on s'y est mis. Il y a un truc rigolo, Lemeire et De Meyer, c'est le même mot en français et en flamand, mais c'est Len le Flamand qui porte le nom français, et Jean-Luc le francophone qui porte le nom flamand. Quoique dans la réalité, c'est moins net: nous sommes tous les deux bilingues.

Tu as participé récemment au dernier album de Punish Yourself.
Jean-Luc De Meyer : C'est mon ami Fred Sébastien de K-Bereit qui m'a signalé que le groupe avait mis une annonce sur leur site internet en demandant s'il y avait un volontaire pour chanter sur une chanson qu'ils avaient du mal à terminer. J'ai écouté le morceau, je l'ai trouvé monstrueux (je veux dire : sublime), et à la troisième écoute j'avais déjà en tête toutes les idées pour le chant. J'ai tout enregistré en quelques heures et je l'ai proposé au groupe qui l'a accepté. Depuis, je l'ai chanté quatre fois avec eux sur scène. Punish Yourself, ce sont des gens extraordinairement créatifs et chaleureux, c'est toujours un plaisir et une joie de les retrouver et de vider en leur compagnie tous les récipients qui contiennent de l'alcool. Je leur apporte même à l'occasion des produits du terroir belge qu'ils vident en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire (ou l'écrire, en l'occurrence). Vx69 a une culture musicale gigantesque. La mienne n'est pas petite, mais à côté de la sienne c'est Larousse de Poche vs Encyclopedia Universalis. J'espère qu'ils perceront à l'étranger (je pense surtout à l'Allemagne et aux USA), car ce serait presque injuste qu'un groupe avec un tel potentiel musical et scénique ne soit pas vu et entendu par un large public hors des frontières françaises.

Le public français a pu te revoir à l'occasion du Dark Omen. Comptes-tu revenir ?
Jean-Luc De Meyer : En France ? Non, rien de signé pour l'instant, quoiqu'il me semble que Dark Omen a fait une offre à 32crash pour le festival de l'été prochain. Mais encore faut-il que nous ayons assez de morceaux pour monter un concert qui tienne la route.

Quel est ton regard sur l'évolution des musiques industrielles et electro ?
Jean-Luc De Meyer : Je ne suis pas vraiment la personne idéale pour te parler de ce sujet-là qui m'intéresse finalement assez peu, dont je ne sais pas grand chose et que je ne suis que de vraiment très loin. J'attends depuis fort longtemps un groupe électronique réellement novateur qui va à la fois m'impressionner et instaurer une véritable révolution ou au moins une avancée colossale dans le domaine, mais quand je prête une oreille à ce qui se passe, je n'entends quasi rien de neuf.
C'est bien simple, je trouve que le spectacle électronique de loin le plus abouti sur scène, c'est le Minimum Maximum de Kraftwerk, un groupe qui a 35 ans d'existence. Je trouve que ça en dit long sur l'absence de renouvellement dans le domaine electro en général.

Tu peux nous parler un peu de l'actualité de FRONT 242 ?
Jean-Luc De Meyer : On prépare de nouveaux concerts pour 2007 en Allemagne, Amérique du Sud et Europe de l'Est. Il y a toujours le projet de retravailler l'album 'No Comment' de la même façon que l'a été 'Geography'. Un nouvel album n'est pas actuellement à l'ordre du jour mais pourrait le devenir à tout moment, et se concrétiser rapidement, car nous sommes tous les quatre en constant travail musical dans divers projets, donc créatifs et opérationnels. Coder23 par exemple, le projet DJ de Richard et Patrick, est fort demandé un peu partout. Tout est possible.