Rétrospective 2017 : l'avis de Cécile Hautefeuille

Cécile Hautefeuille 25 décembre 2017

La tradition l'exige et nous avons décidé de nous y plier : 2017 touche à sa fin, et il est temps pour chacun d'entre nous de faire le point sur ce qui nous a marqués cette année, en bien comme en mal. VRDA vous propose donc de retrouver les coups de coeur des membres de notre rédaction sur l'année écoulée, en toute subjectivité bien sûr.

1) Le duo d'AGENT SIDE GRINDER avec HENRIC DE LA COUR au Kasematten Festival

On en parlera dans le top craignos, mais comme vous le savez, AGENT SIDE GRINDER ne sera plus, sous la forme qu’on leur connaissait. Trois de ses membres s’en sont allés, et pour le dernier au revoir, le tout dernier concert, au Kasematten Festival en Allemagne en avril dernier, le groupe a été rejoint sur scène par son compatriote Henric de la Cour pour offrir pour la première et unique fois aux fans allemands (et moi, et moi, et moi) la version originale de Wolf Hour. Des larmes ont coulé.







2) Le concert de KRAFTWERK en 3D et en plein air à Dusseldorf

Lorsque la petite histoire rencontre la grande. Le Tour de France 2017 débutait cette année à Dusseldorf, puisqu’il est de bon ton depuis quelques temps de programmer la première étape du Tour dans un pays limitrophe. Parmi les festivités de ce Départ du Tour, la manifestation Das Périgord in Düsseldorf s’est fait une place de choix (mais qu'est-ce donc que cela ?). Puis, quand vint la nuit, le concert en plein air et en 3D de KRAFTWERK a fini de convaincre les amateurs de vélo. Le groupe dusseldorfois, pionnier des musiques électroniques, a joué un set de deux heures, avec entre autres son tube Tour de France. Rassembler KRAFTWERK et mon Périgord natal à l'occasion d’une manifestation grand public dans ma région d’adoption, rien n’aurait pu me faire plus plaisir.

3) Le retour de TANGERINE DREAM

Certaines bonnes nouvelles s’accompagnent de douleurs. Le nouvel opus de TANGERINE DREAM, Quantum Gate, fête les 50 ans de la formation mais aussi les premiers pas d’un groupe orphelin de son fondateur, Edgar Froese, mort en 2015. En voilà, d’autres précurseurs des musiques électroniques. Bien que le frère d’Edgar ait déclaré qu’à ses yeux, il ne pouvait y avoir de TANGERINE DREAM sans Edgar, les membres du groupe, eux, ont tenu à perpétuer le travail du maître en continuant sur ses traces. Une belle réussite.

4) Le film Liberation Day de LAIBACH

Alors celui-là, on l'attendait depuis belle lurette. Lors de la tournée Spectre début 2016, LAIBACH sortait de scène à chaque fin de concert pour laisser place au trailer de ce documentaire, tourné à l'été 2015 lors du désormais célèbre passage du groupe en Corée du Nord. Mais depuis, silence radio. Nous avons relancé le management du groupe à plusieurs reprises au cours de l'année 2016. "Le film est en cours de préparation et sortira prochainement". Même discours en 2017. Puis vient le nouvel album de LAIBACH, une nouvelle promo, de nouveaux thèmes et mises en scène. Et toujours rien sur le fameux documentaire. Finalement, celui-ci est annoncé sous le titre Liberation Day et projeté un peu partout en Europe lors de conférences et festivals depuis l'automne 2017, loin de l'univers musical du groupe et plus préférablement lors de conférences politiques ou philosophiques. De support physique, il n'est pour l'instant pas question. Encore un peu de patience.

Pas de positif sans négatif, pas de lumière sans côté obscur de la Force. Et des ombres au tableau, il y en eut en 2017.

4) Le double report de la tournée de KITE

Début 2017, KITE revenait avec un nouveau single et une annonce de tournée pour le printemps à venir. Le mois de mai se profile, et avec lui l’annonce du report de la tournée à l’automne. Aucune explication. En coulisse, on annonce un nombre de préventes insuffisant. Pourtant, KITE a la « hype » comme l’affirment ses détracteurs. Mais il ne fait pas encore salle comble sur le continent et c’est pourquoi des magazines comme VerdamMnis soutiennent ces artistes dont on parle peu mais qui le méritent. Le duo fait tout de même une apparition au Wave Gotik Treffen et à l’Amphi Festival l’été dernier. Puis l’automne arrive, et cette fois, on en est sûr, KITE sera là. Mais peu avant l’échéance, son leader Nicklas Stenemo annonce une fois de plus le report de la tournée à une date indéterminée. Il se confie sur son burn out et se dit incapable de mener à bien une tournée. Depuis le 28 septembre dernier, plus aucun signe de vie du groupe n’est donné. Il est temps que 2017 se termine.

3) Le coup de pied de Josh Homme à une photographe

Il ne fait pas bon être photographe de concert. Je m’abstiendrai de parler des conditions de travail dans ce billet et tous les commentaires ont été faits sur cet incident. Délectons-nous donc simplement de cette vidéo qui dépeint assez fidèlement l'ambiance actuelle dans nos sociétés.

2) L’année 2017 en général

En regardant dans le rétroviseur, 2017 ne fut pas une année incontournable. En fait, on s’en serait bien passé. Outre la disparition de Johnny (ne riez pas, il eut fait du très bon rockabilly dans les années 1960), aucun album ne laisse une marque indélébile dans la sélection goth/electro/synthpop/folk/wave de l’année. On débute avec un DEPECHE MODE plus que moyen, qui ne se renouvelle plus depuis des années. [:SITD:] enchaîne avec un album certes efficace, mais loin de te tirer les tripes comme les bons vieux Atemlos, Kreuzgang ou Snuff Machinery. Ce n'est pas l'avis majoritaire de la rédaction, mais PERTURBATOR m’a déçue. Et de nouveau seule contre tous, le dernier LEGEND, Midnight Champion, me laisse encore tiédasse. L’album, sorti en septembre dernier, ne figure toujours pas dans la liste de nos chroniques, et pour cause : je suis encore en pleine digestion. L’attente de cet album fut aussi longue et haletante que l'exigencce s'est accrue.
Mais derrière la grisaille de 2017 se profile un 2018 plus brillant. Dès janvier, L’ÂME IMMORTELLE et PERSEPHONE reviennent en album et en tournée. Le nouveau ROME est également très attendu, après le génialissime The Hyperion Machine de 2015. Mars sera le mois du nouvel IAMX, à qui l'on pardonne l’« accident » de 2017. Enfin, la tournée européenne d’EVANESCENCE version symphonique prendra certainement tout son sens. Allez, tout n’est pas perdu.

1) La séparation d'AGENT SIDE GRINDER

ASG a démarré ce top, il est temps pour lui de le refermer. L’année 2017 a vraiment mal débuté avec, en janvier, l’annonce du départ de trois des cinq membres d’AGENT SIDE GRINDER, le charismatique chanteur Kristoffer Grip, le bidouilleur fou Henrik Sunbring et le bassiste jamais sans sa casquette Tobias Eidevald. Ce fut le premier signe que l’année 2017 allait sentir le moisi. Les fondateurs du projet Peter Fristedt et Johan Lange ont pris un vrai coup de massue, et après les dernières dates de tournée prévues au grand complet (que l’on s’est empressés d’aller voir et de vous raconter ici en Belgique, là à Oberhausen ou encore là à Halberstadt), le vacarme des synthétiseurs a laissé place au silence et la remise en question. Note d’espoir, AGENT SIDE GRINDER vient d’annoncer l’intégration du chanteur Emanuel Åström. ASG entame un nouveau départ en trio avec un nouveau logo, et nous l’espérons, un nouvel album bientôt.


Photo : Nils Sebastian