Chronique | Stolen Babies - Naught

Pierre Sopor 18 septembre 2012

Naught est le deuxième album des excellents STOLEN BABIES, après un There Be Squabbles Ahead qui nous avait introduit à leur univers unique, très visuel, à la fois gothique, coloré, enfantin, horrifique et ludique. Et d'entrée de jeu, on est ravi de voir que les californiens n'ont rien perdu de leur folie... Mais on est surtout surpris par la qualité de la production, qui a fait un énorme bond en avant depuis leur premier album qui pêchait un poil de ce coté. Naught est plein à craquer de raisons d'être enthousiaste : son incroyable richesse musicale (en plus des instruments habituels, on y trouve de l'accordéon, du banjo, de la mandoline, du piano, de la trompette, de la clarinette, du violon...), l'énergie qu'il dégage, sa variété (on passe du cabaret à un chant très black metal, rien que le passage de Behind The Days à Mousefood et ses chœurs délirants), ses ambiances dingues... Aussi amusant qu'inquiétant, enfantin et terrifiant, Naught nous surprend du début à la fin, avec ses morceaux imprévisibles et fous (Splatter), ceux plus menaçants et mystérieux (Second Sleep), ou la farce un peu creepy sur les bords (Birthday Song). Il n'est pas interdit de penser à Danny Elfman et son groupe OINGO BOINGO, ou encore aux DRESDEN DOLLS voire à Mike Patton façon Mr BUNGLE à l'écoute de l'album. Naught est le genre d'oeuvre originale et rafraîchissante qui vient fracasser la monotonie, le truc que l'on va avoir du plaisir à se passer en boucle quand on a l'impression que tout se ressemble et se répète : bref, un cirque qui nous réconcilie avec la musique. Si des titres comme Never Come Back, Prankster ou Dried Moat restent autant en tête, c'est certainement que notre pauvre petit corps en redemande, lui qui se retrouve si souvent privé de créativité.