Chronique | Sleazyz - March of the Dead

Pierre Sopor 20 novembre 2020

Malgré bientôt vingt ans d'existence, SLEAZYZ prend son temps et sortait, discrètement, un premier album en 2016. Une discrétion qui pourrait éclater avec March of the Dead et son raffut de tous les diables. L'horror-metal de SLEAZYZ, à la manière de WEDNESDAY 13 période FRANKENSTEIN DRAG QUEENS FROM PLANET 13, puise son inspiration dans un joyeux mélange bariolé de cinéma d'horreur pré-90's, de vieux films de SF, de heavy, de punk, de glam et de sleaze : on y frissonne un peu, mais surtout, on s'y amuse beaucoup. Imaginez MÖTLEY CRÜE à Halloween et en colère.

Si vous suivez le groupe depuis un moment, ce n'est pas avec March of the Dead que vous sous sentirez trahis tant l'album est l'aboutissement des efforts précédents, une suite logique où tout est "pareil mais en plus fort" : la production, le chant, les rythmiques... les progrès font plaisir aux tympans. Pour le reste, SLEAZYZ est là pour faire la fête très fort au milieu des tombes. Riffs agressifs, paroles scandées, chant rugueux et fédérateur, basse qui swing grave, samples de films pour l'ambiance :  la recette, savoureuse, est respectée et ça envoie sévère dès les premières secondes.

Malleus Maleficarum plante le décor en un coup de tonnerre, avec ses croassements de corbeau, ses sanglots et son énergie rentre-dedans à mort. C'est le début parfait pour la bringue, avec sa guitare qui part en un solo incantatoire à réveiller les morts quand les vociférations de Fred Dubois lui laissent la vedette. L'album est une suite d'hymnes à l'efficacité redoutable, que ça soit les poids-lourd Chaos N Destruction et Devil Talking in my Head, le furieux morceau-titre, l'énergie punk de Psycho Witch et Wanna Say, ou la lugubre mélodie heavy plus prononcée de Gnome, March of the Dead n'y va pas par quatre chemins et propose une fiesta furibarde pour goules et petits hommes verts.

Ce nouvel album de SLEAZYZ est l'exemple même du disque qui fait plaisir, qui ne prend pas la tête, qui ne frime pas, n'essaye pas d'avoir l'air de ce qu'il n'est pas : c'est à la fois un hommage touchant à tous ces trucs un peu ringards et rigolos qu'on aime tant et un cadeau généreux et très fun qui sent bon le faux sang, la bière et le metôôôl. Rien de plus, mais surtout, rien de moins.