Chronique | PORN - The Ogre Inside

Julien 11 octobre 2017

Plus de 6 ans après la sortie de From the Void to the Infinite paru en 2011, PORN revient avec un nouvel album tout frais baptisé The Ogre Inside. Le frontman du groupe, Philippe Deschemin, n'était pas resté silencieux durant ces quelques années. Il a notamment sorti un roman d'anticipation intitulé Contoyens (qui a influencé ce nouvel opus) mais a aussi démarré un nouveau projet musical, AN EROTIC END OF TIMES, dont vous pouvez retrouver la chronique du premier album en suivant ce lien. Il était donc temps d'en revenir à PORN et de proposer quelque chose de nouveau. Nouveau logo, nouveau label, le groupe est bien décidé à revenir sur le devant de la scène metal française et The Ogre Inside est là pour porter cette ambition sur ses épaules.

On entre directement dans le vif du sujet avec Sunset of Cruelty, premier single de l'album qu'on a pu découvrir de manière anticipée au travers de son clip vidéo mais aussi parce qu'il figure sur la compilation gratuite This Is French Industrial Vol. 1 du label An Exile Music. Une belle initiative de la part du groupe que d'offrir un morceau tout neuf avant même la sortie de l'album ! Le morceau aux sonorités metal indus nous accroche de suite grâce à son riff de guitare efficace et ses nappes qui donnent à l'ensemble un côté plutôt cinématographique. Le chant de Philippe a mûri depuis le dernier album, et les couplets de voix claire se mélangent bien aux refrains plus gutturaux. Le titre est très rythmé et ne laisse peu de place au répit, ce qui donne à ce début d'album une certaine pêche. Néanmoins, la suite se veut beaucoup moins véloce et nous éloigne du metal indus vers un metal plus ambiancé aux allures de goth metal dans le style de TYPE O NEGATIVE. L'ambiance est plus sombre qu'auparavant et on sent qu'il reste un peu d'AN EROTIC END OF TIMES dans la composition et la noirceur de certains titres. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que l'album s'appelle The Ogre Inside, l'oeuvre présentée ici étant beaucoup plus personnelle et intimiste de la part de l'auteur qui dévoile la part de monstre qu'il a en lui.

On peut saluer le travail des musiciens sur l'ensemble de ce nouvel opus tant les accords et les variations mettent en valeur une composition soignée qui déborde d'émotion - dépressive bien entendu, parfait pour entamer l'automne. Vous vous attarderez sur le très bon morceau She Holds My Will qui reste bien en tête et est sûrement le meilleur morceau de l'album, ou sur Close The Window dont le refrain vous fera secouer la tête. You Will Be The Death Of Me ou Death Does Not Last Forever, qu'on retrouveraient aisément sur la bande originale d'un bon film d'horreur, ne devraient pas non plus vous laisser de marbre. Certains morceaux sont malheureusement un peu plus faiblards car plus monotones, mais il restent cependant agréables à écouter.

Pour son retour, PORN marque un tournant dans le style musical qu'il propose, s'éloignant d'un metal indus finalement assez commun pour aller vers un rock/metal gothique plus profond et qui vient des tripes, offrant à The Ogre Inside une maturité et une consistance plus qu'appréciables. C'est en nous dévoilant la bête qui dormait en elle que le groupe se révèle totalement et ce nouveau chemin pris est sans conteste le bon. On attend la suite.