Chronique | Moonspell - Extinct

Pierre Sopor 6 mars 2015

On le sait, Fernando Ribeiro, frontman de MOONSPELL avait traduit le chef d'oeuvre de Richard Matheson Je Suis Une Légende en portugais, et il faut croire que la vision apocalyptique proposée dans le roman le travaille toujours. Ainsi, les portugais reviennent pour nous parler de la fin de l'humanité, ni plus ni moins. Succédant au double album Alpha Noir / Omega White, Extinct est une bonne synthèse du travail du groupe, associant des sonorités extrêmes des débuts à des ambiances gothiques plus feutrées. Ribeiro y alterne entre sa voix chaude et grave, si séduisante, et un growl plus froid et menaçant. Menace que l'on ressent dès Breathe (Until We Are No More) et qui ne nous quitte jamais tout au long de l'album, au fur et à mesure que les morceaux se répondent, que les paroles se répètent d'un titre à l'autre (notamment avec l'édition deluxe, Until We Are No Less, The Past Is Darker qui conclue The Future Is Dark, etc...). Il y'a dans Extinct une grande cohésion entre les morceaux, qu'il s'agisse de hits accrocheurs comme The Last of Us, la très SISTERS OF MERCY Medusalem, ou encore La Baphomette et ses paroles en français. L'album dégage certes une très grande noirceur, mais la guitares de Ricardo Amorim lui donne également un coté enchanteur et addictif, les mélodies fonctionnent dès la première écoute et nous restent en tête longtemps après, nous invitent à y revenir, encore et encore. MOONSPELL ne se refuse rien, et au lieu de s'enfermer dans un genre, pioche à gauche et à droite, empruntant au doom, au death, au gothic, mais s'offrant aussi des guitares acoustiques (Doomina, parmi les morceaux bonus), ou des sonorités électroniques (The Future Is Dark). Album à la fois remplie de colère et de mélancolie, Extinct est aussi un disque magique, qui opère comme un charme dès ses premières notes, nous piège et nous envoûte, nous forçant à y revenir, inévitablement. Et il nous est impossible de ne pas mentionner le superbe artwork, qui rappelle forcément ceux de SEPTICFLESH puisqu'il est l'oeuvre de leur frontman, Seth Siro Antoniou. Entre le retour récemment annoncé de TIAMAT, l'excellent The Plague Within de PARADISE LOST et cet Extinct magnifique, 2015 s'annonce comme une excellente année pour les amateurs de metal gothique : tout va bien les amis, entre les divers fléaux et notre extinction future, aucun espoir ne risque de venir nous gâcher l'été !