Chronique | Mister Misery - A Brighter Side of Death

Julien 26 avril 2021

Formé en Suède en 2018, le tout jeune groupe de metal MISTER MISERY est très prolifique. En effet, deux années seulement séparent leur premier opus Unalive, sorti en 2019, de leur nouvel album A Brighter Side of Death dont il est question aujourd'hui. Et même si une pandémie mondiale a frappé l'industrie musicale entre temps, il en fallait plus pour stopper la créativité des jeunes fantômes venus du Nord.

Si la musique du quatuor nous avait déjà séduits par son ambiance horrifique, ses mélodies accrocheuses et ses riffs percutants, la formule s'applique une fois de plus ici et fait toujours le même effet. En puisant ici et là dans des oeuvres gothiques telles que Sleepy Hollow ou encore Doctor Jekill and Mister Hyde pour les thèmes de ses chansons, le groupe continue de construire son identité basée sur l'horreur, à base de comptines glauques, d'hurlements d'outre-tombes et de choeurs démoniaques que ne renierait pas DANNY ELFMAN. Plus agressive que sur le premier album, la composition se veut également plus grandiloquente avec un côté orchestral davantage appuyé qui lui octroie un caractère toujours plus épique. Le groupe s'amuse à varier les ambiances en lorgnant tantôt vers le heavy metal, tantôt vers le sleaze, mais n'hésite pas à s'énerver par moment sur des passages qui frôlent le death metal. Mélodiquement et rythmiquement c'est très riche et les amateurs de bonnes lignes de guitares devraient y trouver leur compte. Côté chant, la performance d'Harley Vendetta, qui oscille entre vociferations démoniaques à la WEDNESDAY 13 sur les couplets et voix claire et angélique sur les refrains, s'avère très efficace.

Si l'ensemble est porté par une fougue implacable, on note cependant sur la fin de l'album quelques passages un peu trop mielleux de par leur aspect trop "pop", comme le morceau Home ou encore le refrain de We Don't Belong. Le groupe use par ailleurs de tous les gimmiks possibles pour légitimiser son côté monstrueux : musique de cirque en intro de Clown Prince of Hell, ambiance burtonesque sur Devil in Me... Rien d'original en somme mais cela fonctionne plutôt bien. Et même si l'on évoque la mort ou encore des créatures monstrueuses on reste sur une ambiance très Halloween pleine de clichés issus du folklore populaire. Mais après tout, si c'est bien fait, est-ce bien grave ? Derrière les pseudonymes et le look de beaux gosses ténébreux de ses musiciens, MISTER MISERY pourrait de prime abord sembler n'être qu'un énième groupe aseptisé, produit du marketing créé pour rameuter un public d'emo-gothiques en mal d'anticonformisme. Pourtant, il n'en est rien. Le groupe offre en effet une œuvre d'une réelle sincérité pleine de qualités qu'il serait dommage d'expédier trop vite.

De superlatifs, ce nouvel album de MISTER MISERY n'en manque pas. Plus nerveux, plus agressif, plus recherché dans ses mélodies et ses thèmes que sur le premier album (qui était déjà très bon), A Brighter Side of Death met la barre encore plus haut et inscrit définitivement le groupe dans la liste des formations à suivre du moment. Malgré un enrobage un peu racoleur qui pourrait rebuter les puristes, la musique des suédois n'est certainement pas à bouder et apporte une vraie fraicheur à un genre musical qui semblait stagner depuis un moment.