Chronique | Hocico - Spider Bites

Sterben 21 juillet 2017

Cet EP est sorti comme addendum au premier best of remasterisé du groupe The Spell of the Spider. Bien qu'un peu décousu en termes de tracklist, il mérite clairement d'y jeter une oreille.

Par exemple pour la tuerie « hellectro »-body music qu’est No One Gets Out Alive. Le groupe préfère ici le riff à la mélodie, la stratégie de l'attaque frontale, pour libérer une énergie féroce comme un pitbull en rogne. On pourrait presque y voir le pendant uptempo de Dead trust, l'un des plus fameux hymnes du groupe.

I Abomination place carrément les cousins en alter egos cybergoths de THE PRODIGY. L'influence du groupe rock-rave anglais saute aux oreilles, mais la greffe prend plutôt bien avec l'univers d'HOCICO. Si cette approche "breakbeat" sonne comme une petite révolution de la part des Mexicains, elle fut bien accueillie par les fans, ce qui encouragea surement le groupe à creuser cette voie (cf. l'album suivant Artifical Exctinction...)

Conjuro est un très bon titre expérimental chanté en espagnol. L'atmosphère y est grandiose et solennelle, presque religieuse, sans sonner pour autant comme une redite de travaux passés.

The Secret Window est un joyau instrumental rêveur et gorgé de mystère, comme si la "fenêtre secrete" du titre donnait sur un monde onirique. Une nouvelle fois, Racso prouve qu'il est peut-être le seul à savoir insuffler une véritable poésie dans l'univers mécanique et testosteroné de l'aggrotech.

All Beauty is Lost rappelle ces élans un peu new wave/darkwave auxquels le groupe s'essayait parfois dans ses premières années. Le morceau sonne comme du HOCICO de 1995 avec une production moderne ! Surprenant et très intéressant.

L’EP reste d'humeur old school jusqu'à la fin, puisque Derramando Lagrimas Negras est un instrumental dont les percussions et le climat dark orchestral nous renvoient loin en arrière dans l'histoire du projet. Là encore, un beau clin d'œil aux fans de la première heure.