Chronique | Foetus - Hide

Pierre Sopor 29 septembre 2010

Nouvel album du très occupé Jim Thirlwell pour son projet baptisé simplement 'Foetus' depuis un moment déjà, 'Hide' est donc le successeur de l'excellent 'Love', qui avait peut-être surpris par son aspect très orchestral. Continuant sur sa lancée, Thirlwell touche à tout, fuyant comme la peste l'étiquette de "musique industrielle", et 'Hide' est un très bon concentré de tous ces travaux actuels, qu'il s'agisse de side-project, de bande-son ou de compositions pour le Kronos Quartet. Si autrefois sa géniale démence se manifestait au travers de sa voix de possédé et de rythmes fous, c'est l'ambition du projet et sa variété musicale qui frappe ici. On commence donc avec de l'opéra ('Cosmetics') avant de retrouver des morceaux plus pop rappelant 'Love' ('Stood Up') ou de partir dans un délire façon west-ern absolument grandiose et jouissif ('The Ballad of Sisyphus T.Jones'). Du lyrisme et la mélancolie se dégageant des premiers morceaux à l'oppressante et très indus 'You're Trying To Break Me' et la fin hallucinée sur 'O Putrid Sun', 'Hide' est un album complexe, particulièrement dense, théâtral et absolument épique. On se risquerait même à dire qu'il s'agit d'une pièce majeure de la discographie pourtant conséquente de Thirlwell, tant 'Hide' déroute pour finalement nous impressionner. Cet album est un chef d'œuvre obsédant, comme il nous est rarement l'occasion d'en écouter, et dont le charme opère au fur et à mesure des écoutes.