Chronique | Dagoba - Tales Of The Black Dawn

Pierre Sopor 22 juin 2015

Avec une régularité irréprochable, les "stars" de la scène metal française enchaînent les albums. Post Mortel NihiL date d'à peine deux ans, mais visiblement les marseillais n'avaient pas l'intention de s'endormir, et nous voilà donc face à ce Tales Of The Black Dawn, avec quand même le vague sentiment de savoir ce qu'on va y trouver ! Avec un Epilogue pour ouvrir les hostilités, DAGOBA nous plonge d'entrée dans l'ambiance très noire du disque, qui enchaîne en toute logique sur un titre crépusculaire, The Sunset Curse. Un peu de distorsion, une voix claire maîtrisée, des riffs qui tuent, ça blast sévère : DAGOBA ne nous surprend pas, mais DAGOBA ne nous déçoit pas. On peut tout de même faire les difficiles et trouver qu'après avoir écouté ce qui suit, on a du mal à se souvenir laquelle au juste est Born Twice, ou à différencier Eclipsed de Half Damn Life : c'est certes efficace, mais tout cela se mélange dans notre esprit, où le dernier album est encore frais (et pas si différent). Autant mettre fin au suspense : non, Tales Of The Black Dawn n'est pas la même claque, la même révélation qu'avait pu être à son époque l'impressionnant Face The Colossus. La puissance est bien là, mais la recette est connue et pourrait finir par lasser. Et pourtant, l'album contient de quoi largement justifier une ou plusieurs écoutes attentives : le groove et la voix claire sur The Loss apportent un bol d'air frais bienvenue, l'intro de Sorcery donne de l'épaisseur à l'atmosphère fantastique et presque gothique de l'ensemble. Après avoir commencé sur une nuit tombante, c'est en toute logique que le périple s’achève à la levée du jour, sur Morning Light et ses notes de piano mélancoliques. Doit-on accueillir cette aube comme la fin d'un cauchemar, la lumière chassant nos démons, ou comme une condamnation ? Une nuit de plus qui s'achève, un album de plus de bouclé : DAGOBA peut enchaîner et passer à la suite. Ou bien au contraire, peut-être se poser un peu et prendre le temps de remettre en question leur formule. Si le son de DAGOBA, empruntant à l'indus et au death fonctionne toujours, il n'empêche que ça pourrait finir par tourner en rond !