Chronique | Clan Of Xymox - Spider On The Wall

Tanz Mitth'Laibach 10 août 2020

On sait par avance avec CLAN OF XYMOX qu'on a peu de chances d'être très surpris, en bien comme en mal : depuis ses débuts au milieu des années 80, le groupe néerlandais a certes évolué, passant de la coldwave de Medusa à des albums dont le style pouvait évoquer un THE SISTERS OF MERCY en plus lumineux dans les années 90, avant d'intégrer dans les années 2000 une électronique très darkwave ; mais depuis cette époque, le groupe enchaîne les albums dans le même style de darkwave langoureuse et dansante, disques sympathiques où l'on trouve toujours des morceaux plaisants malgré leur aspect routinier.

Ce n'est pas Spider On The Wall, leur album de juillet 2020, qui fera exception. On retrouve aussitôt tout ce que l'on attendait : la voix délicieusement grave et le chant tourmenté de Ronny Moorings, les thèmes romantiques, les nappes de synthétiseurs qui empruntent aux albums les plus doux de PROJECT PITCHFORK, la présence massive de la basse pour donner aux morceaux leur tonalité sombre, des rythmes technoïdes qui dynamisent l'ensemble tout en préservant sa douceur ; une darkwave douce et séduisante, à la fois sentimentale et dancefloor, bref du CLAN OF XYMOX de ces quinze dernières années.

Si cela est toujours agréable, on n'échappe pas à une impression de déjà-entendu pour qui a suivi les dernières productions du groupe ; souvent, on a l'impression de connaître cette inflexion à la voix de Ronny Moorings, cette structure, ce rythme -c'est le risque qu'il y a à ne pas prendre de risque, on n'éprouve plus depuis longtemps avec CLAN OF XYMOX le plaisir de la découverte. À l'évidence, on est tout sauf Into The Unknown ! Et bien qu'il soit extrêmement proche de ses prédécesseurs, on a aussi l'impression que Spider On The Wall est légèrement moins réussi qu'eux, peut-être cela tient-il à un manque de développement au niveau des nappes de synthétiseurs qui n'ont pas la même puissance enveloppante que sur un In Love We Trust, alors que l'album n'a pas non plus la même tension et la même énergie qu'un Farewell. Le titre I Don't Like Myself, en particulier, manque d'une mélodie vraiment prenante.

Il reste un album sympathique, avec des titres plaisants comme All I Ever Know ou When We Were Young, qui réussit justement à imposer l'atmosphère sombre qui manque à d'autres titres. Mais on sait d'avance que ce disque ne restera pas l'un des plus marquants de CLAN OF XYMOX ; il semble que le groupe ait dit l'essentiel de ce qu'il avait à dire en matière de darkwave.