Chronique | Christian Death - The Root of All Evilution

Pierre Sopor 18 décembre 2015

Les années passaient et on se demandait un peu ce qu'étaient devenu Valor Kand et Maitri. Surtout qu'après plusieurs albums très controversés qui ont divisé les fans du CHRISTIAN DEATH période Rozz Williams, American Inquisition était réellement excellent. Certes, Valor y exprimait toute son attirance pour des sonorités plus metal, de quoi agacer un peu plus encore ceux qui boudent cette orientation, mais le résultat en imposait. Huit ans plus tard, les icônes goths sont de retour avec The Root Of All Evilution, un album financé par crowdfunding. Et après une telle attente, difficile de ne pas frissonner dès In The Garden Of Evilution, et son introduction mystérieuse avant que les guitares ne s'éveillent et que la voix grave et usée de Valor s'associe à celle de Maitri, nous replongeant directement dans l'univers ténébreux et mystique de CHRISTIAN DEATH. Accrocheuse, cette entrée en matière intense ouvre la voie à une succession de morceaux inspirés, où l'on retrouve certes les penchants de Valor Kand pour les musiques plus dures et les guitares (We Have Become et son solo par exemple), mais aussi un certain retour vers des sonorités plus anciennes. Illuminazi en est la parfaite illustration, entre modernité et retour aux sources deathrock du groupe, même le chant sonne furieusement 80's. Ou encore Secrets Down Below et ses sons électroniques avant que le chant de Maitri n'évoque Siouxsie Sioux. Tout au long de l'album, CHRISTIAN DEATH entretient bien évidemment une atmosphère mystérieuse, ésotérique, via notamment d'inévitables mélodies orientales (This Cross), renvoyant à cette étrange pochette (d'ailleurs, si on veut vraiment être honnête il faut bien admettre qu'il s'agit là de la seule faute de goût de l'album !). Vénéneuse et intrigante, la musique de CHRISTIAN DEATH n'a rien perdu de sa superbe. Bien au contraire, avec The Root Of All Evilution, le groupe confirme que l'inspiration de American Inquisition ne les a pas quittés, et que leur pouvoir de fascination est de nouveau bel et bien intact.