Chronique | Attrition - All Mine Enemys Whispers

Pierre Sopor 23 mars 2008

Bien loin des sonorités plus électroniques et industrielles de ses débuts à l'aube des années 80, Attrition propose avec 'All Mine Enemys Whispers' un voyage atmosphérique ténébreux. Le disque est entièrement dédié à Mary Ann Cotton, plus grande tueuse en série de l'histoire du Royaume-Uni, arrêtée et pendue en 1873. L'ensemble de l'œuvre est hanté par le fantôme de l'empoisonneuse, et ce dès la très angoissante 'What Shall I Sing?', sur laquelle une voix enfantine lointaine déclame un poème sur la meurtrière. Du brouillard ambiant s'échappent quelques notes de clavier qui se font de plus en plus possédées avec l'avancée du titre. L'apport de quelques cordes de violoncelles sur 'The Burial Club' renforce le mystère qui devient de plus en plus oppressant. La musique d'Attrition plante un décor quasi-cinématographique, une bande-son obscure et angoissante, le tout racontant l'histoire de Mary Ann Cotton (les murmures de 'The Trial' évoquant son procès par exemple). Martin Bowes s'est entouré de plusieurs collaborateurs sur ce disque, comme Ute Mansell ou Laurie Reade de Pigface, mais c'est surtout Emilie Autumn que l'on remarque sur 'The Gates Of Eternity'. Sur cette piste, le violon de la jeune virtuose apporte du relief et de la tension avant que sa voix ne résonne pour le seul moment chanté de tout l'album. 'All Mine Enemys Whispers' est une expérimentation, un voyage dans l'histoire hantée d'une empoisonneuse omniprésente, dégageant une ambiance noire et fantastique.