Lord Of The Lost + Aeverium + Scarlet Dorn @ Im Wizemann - Stuttgart (DE) - 28 avril 2017

Live Report | Lord Of The Lost + Aeverium + Scarlet Dorn @ Im Wizemann - Stuttgart (DE) - 28 avril 2017

Manon Nadolny 1 mai 2017 Laurence Prudhomme Manon Nadolny

Scarlet Dorn

Doucement mais sûrement la tournée « Raining Stars » de LORD OF THE LOST touche à sa fin. Le 28 avril dernier le groupe de Hambourg faisait étape à Stuttgart, dans la belle salle « Im Wizemann », en compagnie de SCARLET DORN et AEVERIUM. Curieusement, un autre concert, le projet solo de la chanteuse Judith Holofernes, du groupe pop rock WIR SIND HELDEN, était organisé dans la salle attenante. Ce qui a donné lieu à pas mal d'hésitations et de quiproquos, vite résolus au demeurant, lorsqu'une brebis égarée se trompait de lieu !

Repérée par LORD OF THE LOST grâce à une reprise sur Internet, la jeune SCARLET DORN a intégré rapidement le catalogue des studios Chameleon de Chris Harms (chanteur de LOTL) qui ont réalisé son premier album. C'est logiquement en compagnie d'un des membres de LOTL, Gared Dirge au clavier, qu'elle se produit pour sa première tournée. Beaucoup de curiosité dans le public pour découvrir ce que donne en live la voix de la jeune femme. Pas de déception, le talent est bien au rendez-vous, et pour un contact encore tout récent avec le public, malgré une tenue un peu statique sur scène, elle assure comme une grande. Les compos sont modernes, et collent parfaitement à sa voix, efficacement secondée d'ailleurs sur certains morceaux par Bengt Jaeschke, également à la guitare. La vidéo Heavy Beauty avait déjà retenu l'attention des amateurs de belles voix un peu graves et voilées. On devine la richesse et l'étendue des possibilités de la jeune femme, bien que les musiques soient toujours dans la même tonalité. Rejointe sur scène par Chris Harms pour le duo I Love The Way You Say My Name, les deux chanteurs ont offert un joli moment de complicité au public. Les fans de LOTL semblent avoir adopté Scarlet, qui mérite bien d'être mise en valeur lors de cette tournée, et dont l'avenir s'annonce prometteur.


Setlist :
01. Heavy Beauty
02. Cinderella
03. Hold On To Me
04. I Love The Way You Say My Name
05. I Don't Know I Don't Care
06. Armageddon
07. Rain On Me

Aeverium

Après le Summer Breeze et le M'era Luna, AEVERIUM a assuré la première partie de la tournée européenne de KAMELOT en automne dernier. Avant de rejoindre en juillet prochain l'affiche du Castle Rock Festival, ils accompagnent LORD OF THE LOST pour des shows qui marquent le public par la modernité de leur goth metal mélodique. Leur second album Time sorti en avril dernier est l'exemple parfait de leur musique, à la fois épique et agressive. Le duo masculin/féminin au chant n'est pas vraiment une innovation dans le metal mais celui-ci fonctionne particulièrement bien, peut-être grâce au vrai contraste des timbres de voix.

Sur scène, le sextet entraîne le public dans son atmosphère unique à laquelle la voix de tête de la très belle Aeva Maurelle apporte une touche mystique. Le groupe aime la scène et elle le lui rend bien, le public est complètement sous le charme. Marcel Römer alterne chant clair et scream. Sa voix pèse plus sur certains titres, parfaitement suivie par la puissance de frappe de Bodo Stricker à la batterie. Poings levés et headbangs se remarquent dans la salle, c'est un vrai succès pour le groupe qui salue le public sous les acclamations et laisse désormais la place aux headliners de la soirée.

Setlist :
01. What About Me
02. Distrust
03. Hunted
04. Home
05. Brave New World
06. Vale of Shadows
07. Break Out
08. Heavens Burning

Lord of the Lost

Originaires de Hambourg, les musiciens de LORD OF THE LOST sont familiers des grands festivals allemands tels que le Mera Luna, l'Amphi Festival ou le Wave Gothic Treffen de Leipzig. Après avoir assuré les premières parties de groupes comme EISBRECHER ou COMBICHRIST, le groupe a réalisé sur son nom de nombreuses tournées, bénéficiant même d'un soutien participatif pour quelques dates aux USA en 2014. L'année suivante il surprend et ravit son public avec une tournée acoustique suivie de l'album A Night to Remember. Cependant leur succès semble traverser difficilement le Rhin. Les deux concerts en France sur la tournée de COMBICHRIST n'ont apparemment pas donné envie aux Allemands de revenir jouer devant le public français pour le moment. Nous avons donc fait le voyage jusqu'à Stuttgart pour vous livrer nos impressions sur le nouveau LOTL et la tournée Raining Stars. Du groupe originel de 2010 ne restent que Chris Harms, Gared Girge et Class Grenayde. Tobias Mertens est derrière la batterie depuis 2014 et le guitariste Bo Six a été remplacé très récemment par Pi Stoffers.

Look futuriste post-apocalyptique sur leur affiche pour la tournée Raining Stars, le combo abandonne le côté glam rock des débuts et se tourne désormais vers un style clairement metal. C'est donc sous des lumières froides et sous les cris des anciens (nombreux) et nouveaux (encore plus nombreux et souvent masculins) fans que le groupe fait son entrée, attaquant immédiatement le show avec l'intro d'Empyrean. Les cinq premiers morceaux plongent directement le public dans l'atmosphère du dernier album, sur lesquels Chris Harms scream et arpente la scène avec une énergie à la limite de l'agressivité. Ce côté virulent absent des premiers albums du groupe déroute encore une partie des fans de la première heure. Et lorsque le groupe reprend d'anciens titres, ils sont totalement revisités, et l'on peine à retrouver le côté dansant et fédérant qui a fait leur succès, excepté pour La Bomba dont la particularité musicale est difficilement gommable. Les Allemands sont en complète évolution, un choix que l'on peut comprendre et même une nécessité car désormais il touche un public plus large. De l'interprétation de Black Lolita à celle de Dry the Rain en passant par le plus récent Six Feet Underground, la volonté de tirer les anciens titres vers plus de modernité est assumée. D'autres morceaux plus sombres des deux derniers albums viennent s'intercaler en milieu de set, comme The Love of God ou encore We All Created Evil. On ne s'attardera pas sur le passage instrumental, véritable bras de fer entre Tobias Mertens à la batterie et Gared Girge aux claviers, une démonstration de force dont l'intérêt échappe quelque peu. Le set est tout en énergie, catchy et presque dans l'urgence. Seul In Silence, extrait du dernier album avec la superbe vidéo réalisée par Matteo VDiva Fabbiani (ex chanteur de LOST AREA et maintenant frontman de HELL BOULEVARD) se rapproche du LOTL des débuts sur lequel la voix de Chris retrouve la profondeur et l'émotion absente jusque là. Côté musiciens, le petit dernier, Pi Stoffers, a vite trouvé sa place et son jeu de scène s'intègre complètement à celui des anciens. On sent le groupe plus professionnel, du coup un peu moins en communion avec son public. C'est un vrai show avec un son irréprochable et des jeux de lumière variés, qui baignent souvent les musiciens dans une atmosphère bleutée rappelant l'artwork de l'album Empyrean. En tout cas, le public passe un bon moment, les premiers rangs sont à fond. Au terme d'un set étoffé d'une vingtaine de titres, la soirée s'achève en dansant sur l'improbable Doomday Disco, mélange de metal, electro et disco sur une débauche de stroboscopes et boules à facettes.

En conclusion un très beau concert, avec des musiciens toujours au top et une setlist un peu longue mais qui au final aura satisfait tous les fans.

Le groupe se produira le 08 juin au Greenfield en Suisse, ainsi que le 22 juillet à Cologne sur la scène de l'Amphi Festival, avant d'accompagner les légendaires KMFDM pour une grande tournée aux USA cet automne.

Setlist:
01. Intro Empyrean
02. Drag Me To Hell
03. Miss Machine
04. Interstellar Wars
05. No Gods, No War
06. Last Words
07. Kingdom Comes
08. Epiphany
09. Blood For Blood
10. Black Lolita
11. Die Tomorrow
12. Prison
13. Six Feet Underground
14. The Interplay Of Life And Death
15. The Love Of God
16. We All Created Evil
17. Gared and Tobias Spot Solo
18. Fists Up In The Air
19. La Bomba
20. Dry The Rain
21 . In Silence

Rappel:
22. Raining Stars
23. Doomsday Disco