La selection de la semaine (S7) : EIGENLICHT, SERVANTS OF THE APOCALYTPIC GOAT RAVE, ESA

Spoon 18 février 2018

Metal ou Electro ? Cette semaine on mélange les deux styles pour une sélection hétérogène. Choisissez votre camp, ou embrassez-les tous.

 

EIGENLICHT - Self-Annihilating Consciousness (2018)

Le groupe américain avait déjà fait fort impression avec son EP deux titres Sacral Regicide en 2015 et son black metal symphonique. Là où les américains se démarquent de la pléthore de projets solos de raw black metal qui se ressemblent tous, c'est en conservant l'essence du premier tout en y implémentant un clavier subtile mais néanmoins créateur d'une atmosphère "cascadienne" à l'instar d'AGALLOCH ou d'ASH BORER.

EIGENLICHT alterne la violence du black aux lenteurs du doom, offrant différentes approches à l'auditeur. Le passage de l'un à l'autre est totalement transparent, voire la symbiose des deux dans Deifugal Force, et amène une accroche supplémentaire qui donne envie d'écouter jusqu'au bout. Malheureusement, le travail est quelque peu inégal dans la composition de l'album qui semble creux au début et ne se réveille que réellement à partir de Labrys.

 

SERVANTS OF THE APOCALYTPIC GOAT RAVE - Queen of Darkness (2018)

Black metal et speedcore sont deux genres qui peuvent bien se mélanger. L'ambiance de l'un correspond bien avec le bpm de l'autre. Bien qu'un IPERYT tombe facilement dans un capharnaüm grossier, ou un LEGIONZ OV HELL ne laisse que trop peu de place aux guitares, S.O.T.A.G.R. arrive à marier les deux genres de façon plus balancée pour une meilleure expérience. D'un autre côté, avec Jason Kohnen (BONG-RA, THE THING WITH FIVE EYES…) derrière les platines, on ne peut s'attendre qu'à de la qualité.

C'est ainsi qu'on obtient un Destroyed qui prouve que le blast ne fait pas tout et qu'il faut parfois casser le rythme pour mieux apprécier les frénésies de kicks. Par opposition, Mortal Bodies apporte une atmosphère singulière tout en laissant les guitares se déchaîner. Entre gabber et speedcore, mais avec cette même ambiance propre au black metal, tous ces éléments combinés offrent des dissemblances à ce nouveau projet bien prometteur.

 

ELECTRONIC SUBSTANCE ABUSE - That Beast (2018)

On transite subtilement du metal à l'electro-indus pour parler maintenant du prochain opus d'ESA qui sortira le 9 Mars prochain. Derrière le projet se cache Jamie Blacker (IVERDENSPHERE, ISZOLOSCOPE, CEDIGEST…) avec une volonté de mélanger plusieurs styles comme la drum n bass, la techno, le metal, ou encore l'indus. Il n'est pas à son premier coup d'essai, sa dilogie Themes Of Carnal Empowerment sortie chez Tympanik Audio était déjà un béhémoth dans le genre.

Même si pour le moment nous n'avons que trois pistes à se mettre sous la dent, c'est déjà un ternaire de curiosités qui nous est proposé. Entre la powernoise de Carry The Noose, la TBM de Bad Blood Will Out et l'electro-indus de That Beast, J. Blacker concentre toutes ses influences et ses expériences en un creuset hétéroclite. Pour l'instant, le pari semble réussi !