Chronique | Null Split - Waste

Pierre Sopor 12 janvier 2022

NULL SPLIT ne s'arrête jamais. Lancé à pleine vitesse, le parisien Antoine Kerbérénès concluait l'année 2021 avec un nouvel EP, Waste, qui faisait suite au split (qui n'a rien de nul, rires enregistrés) avec INVA//ID et au single All the Things. Comme si ça ne suffisait pas, il a également rejoint en 2017 CHROME CORPSE, fort recommandable groupe d'EBM amateur de transpirations synthétiques à l'ancienne.

Ce qui séduit chez NULL SPLIT, c'est cette énergie, cette fougue. Il y a une hargne contagieuse qui suinte de la musique de Kerbérénès dès ses premiers instants. On pense au rock industriel des années 90, bien sûr, mais aussi à l'EBM : les ombres de SISTER MACHINE GUN ou de NINE INCH NAILS période Pretty Hate Machine et Broken sont palpables (dès The Fold, intro toute en tension à la Pinion). De la guitare, un chant rageur, des synthés, des bruits de machine : NULL SPLIT associe les machines et l'organique avec talent alors que la colère se fait dansante. Les titres nous sautent à la gorge et aux tympans et font mouche immédiatement, qu'ils soient relativement club-friendly (All the Shit You Say) ou convoquent une lourdeur et une rugosité à la MINISTRY (Scorched Earth).

L'EP défile à toute allure sans mollir ni faiblir, ni même se répéter. NULL SPLIT est une tornade qui nous embarque avec lui et saccage tout autour de lui. Parfait pour marcher vite en serrant les mâchoires, péter des trucs en verre et se battre contre des cyborgs.