Chronique | Murderdolls - Women and Children Last

Mandah 31 août 2010

Huit ans après leur premier album « Beyond the Valley of the Murderdolls », Wednesday 13 et Joey Jordison signent le grand retour des Murderdolls sur le devant de la scène avec un nouvel album curieusement intitulé « Women And Children Last » (les femmes et les enfants après). Forts de leur expérience respective passée dans divers projets musicaux - Wednesday 13 s'occupant de son projet solo parallèlement à ses deux groupes Gunfire 76 et Bourbon Crow tandis que Joey Jordison officiait à plein temps chez Slipknot et en tant que batteur itinérant pour Rob Zombie et KoRn - les deux compères ne donnaient pour ainsi dire aucun indice manifeste d'une future collaboration possible, et pourtant les voilà de retour pour le plus grand plaisir de leurs fans oubliés ! Produit par Zeuss (Hatebreed, All That Remains), ce nouvel opus marque une évolution certaine dans la carrière du groupe, la musique se veut plus violente, péchue et lourde, et est appuyée par une production à des années lumières du précédent. Cette dite meilleure production confère à leurs chansons de nouvelles perspectives en terme qualitatif, les riffs soutenus et le martèlement sec et net de la batterie, propres aux Dolls, sont amplifiés et améliorés. Le groupe gagne indéniablement en profondeur et en clarté sonore si bien qu'ils le considèrent comme leur véritable premier album - Bien qu'acclamé par la critique à l'époque, « Beyond The Valley Of The Murderdolls » semble avoir mal vieilli et fini sous-catégorisé aujourd'hui au rang de démo, simple adaptation avortée et arrangée des Rejects et Frankenstein Drag Queens. L'évolution du groupe est également perceptible à l'écoute des thèmes abordés, si le 1er opus se limite aux sujets « provocativement » juvéniles, celui-ci évoque quant à lui les adversités et tribulations personnelles de la vie du chanteur, avec toujours un brin d'humour et toujours de manière directe et simple. Les titres les plus éruptifs sont les plus réussis comme « Rock N Roll is All I Got », « Chapel Of Blood » avec son solo de guitare, « Bored 'Til Death », « My Dark Place Alone » et bien d'autres. Cette articulation addictive, croisant heavy, metal et sonorités rêches du punk, n’a rien perdu de sa légitimité. Les bad boys de l’horror-punk nous offrent ici un album de très bonne facture, bien que non-révolutionnaire. Et même si leur marque de fabrique n’a finalement que peu muée en près d'une décennie, leurs compositions se sont enrichies de leur expérience commune. La musique des Murderdolls ne s’adresse pas vraiment aux techniciens de la composition en quête d'expérimentation, mais ce qu'ils font, le font très bien. Notez qu'un invité spécial figure sur « Drug Me To Hell » et « Blood Stained Valentine » en la personne du légendaire guitariste de Mötley Crüe, Mick Mars. A écouter !