Chronique | LATX - Hard Muscles & Hate

Pierre Sopor 7 mars 2023

On n'aura pas eu besoin d'attendre longtemps : un an après un premier EP, le quatuor LATX sort un premier album au propos clair : de l'indus aux influences claires, de la sueur, de la rage... et des muscles ! Hard Muscles & Hate promet une plongée jouissive dans un mélange d'EBM agressif et de rock industriel énervé à la sauce 90's.

LATX n'est pas là pour lambiner, alors nous non plus : dès l'artwork, on sent l'influence de NINE INCH NAILS période Pretty Hate Machine, flagrant dans ce mélange brut de guitares et d'électronique, ce truc viscéral à la fois dansant et méchant, dangereux et fou, à l'image du premier morceau, Ruin It. On pense bien sûr à tous les groupes pouvant se ranger aux côtés de la bande à Reznor, venus avant ou après, de STABBING WESTWARD à SISTER MACHINE GUN en passant par MINISTRY mais surtout on se laisse emporter par l'énergie de LATX qui brûle des calories de bout en bout. Les guitares s'épaississent (Let the Steroids Work, oh allez, ce petit côté Broken tiens), les formules scandées emprunte à l'EBM de FRONT 242 ou NITZER EBB pour mieux faire transpirer. LATX assume pleinement son trip nostalgique mais, loin d'être des poseurs imitant servilement, ils s'approprient un univers, une touche, et la régurgite avec sincérité, passion et savoir-faire plutôt que de stagner dans un passé révolu. Ce premier album est aussi mordant qu'amusant, avec ses refrains qui nous sautent à la gorge, sa séduction vénéneuse (The Beauty et son intro à la The Fragile, des synthés jusqu'à la mélodie aux connotations asiatiques) et sa frénésie constante (Into). On passe aussi bien sûr par la case "reprise des années 80" avec une irrésistible cover d'It's A Sin des PET SHOP BOYS aussi kitsch que réjouissante (et bien moins chiante que la récente version de GHOST) histoire de pousser jusqu'au bout le plaisir coupable (enfin, la culpabilité ne concernera que ceux qui n'assument pas).

Bref, montez le son : LATX a sorti un premier album parfait pour suer toute sa rage tout en se dandinant en juste-au-corps comme des possédés. Le résultat est aussi référentiel que rafraichissant, totalement décomplexé et attaque avec un appétit bestial. C'est énervé, fun et ça va vite. Vous ne trouverez pas mieux pour avoir la haine et des gros muscles, chouette programme !