Null Split @ Atomic Cat - Paris (75) - 20 juillet 2025

Live Report | Null Split @ Atomic Cat - Paris (75) - 20 juillet 2025

Pierre Sopor 24 juillet 2025

Chauves-souris, réjouissez-vous : cet été, l'Atomic Cat vous offre un refuge souterrain pour fuir les insupportables rayons du soleil. Tous les week-ends, du jeudi au dimanche, les soirées Atomic Bat proposent stands, DJ set et concerts dans le petit cocon cyberpunk / post-apo du bar. Là, au milieu de cette déco atypique qui doit autant à Alien qu'à Fallout, nous avons été voir Null Split, le projet metal indus très énervé d'Antoine Kerbérénès. 

Si vous ne connaissez pas encore cet artiste aussi prolifique que discret, il serait temps de vous y mettre... parce que ce n'est pas toujours facile de suivre ! Outre Null Split, il sévit sous les noms Marble Dagger (neofolk / black metal) et Dague de Marbre (techno / indus / darkwave), chante dans Chrome Corpse (EBM) et sortait cette année deux EPs de son nouveau projet, le duo digital hardcore / indus Agony & the Middle Class. Il arrive même que les pistes se brouillent un peu plus : peut-être vous rappelez-vous la fois où Dague de Marbre était annoncé en première partie de Kloahk et que, finalement, c'était Agony & the Middle Class ! Peu importe, on retrouve toujours la même exigence et la même fougue, ce côté viscéral et spontané qui se mélange à une envie d'expérimenter.

Ce soir, pas d'entourloupe : c'est Null Split sur le flyer, c'est Null Split sur scène. Enfin... on suppose : non seulement il n'y avait pas vraiment de flyer et en plus le concert commence avec un morceau inédit qui pourrait aussi bien provenir d'un dix-huitième side-project ! Des dix titres joués pendant le set, trois ne sont pas encore sortis. Tant mieux, ça veut dire que parmi sa multitude de travaux en cours, Kerbérénès n'oublie pas Null Split ! Seul avec sa guitare et sa rage, il nous crache alors au visage ses titres hargneux, héritier sous stéroïdes du Nine Inch Nails d'avant The Downard Spiral mais aussi de tous les groupes qui ont gravité autour, avant ou après (Ministry, Sister Machine Gun, Nitzer Ebb, Atari Teenage Riot...). Il y a des tripes, il y a de la sueur. On reconnaît les singles les plus récents (Bite my Tongue, Matching Bodies), l'agressivité mordante des riffs de Waste fait toujours son petit effet et, au milieu du bruit et de la fureur, une reprise hargneuse de Resistance Alpha de Kap Bambino retentit. On n'est pas sûrs que beaucoup de gens ait reconnu le morceau, passé à la moulinette de cette tempête industrielle.

Null Split séduit avec son intensité, sa méchanceté : c'est une tempête, une explosion permanente, un déchaînement de colère synthétique. Le projet a existé autrefois sous la forme de duo et peut-être qu'il gagnerait à, de nouveau, retrouver cette forme pour alléger un peu les épaules de son seul chanteur / machiniste / cerveau dérangé. Cela dit, ça lui fait aussi plus de place sur scène : Kerbérénès porte, comme toujours, son petit short caractéristique, il est en tenue pour cavaler et ne s'en prive pas ! Chaos, lourdeur, émotions brutes qui nous sautent à la gorge... Null Split est inépuisable, nerveux, fiévreux. On espère le retrouver très vite, en studio ou sur scène, sous ce nom ou sous un autre. On ne s'en fait pas, voilà le genre de bestiole difficile à apprivoiser et pas du genre à rester sagement dans son panier bien longtemps. 

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Pierre Sopor

Rédacteur / Photographe