OST+Front + Freak Injection + Herrschaft @ Le Gibus - Paris (75) - 6 octobre 2017

Live Report | OST+Front + Freak Injection + Herrschaft @ Le Gibus - Paris (75) - 6 octobre 2017

Pierre Sopor 7 octobre 2017 Pierre Sopor

Freak Injection

Pour s'assurer que les choses dégénèrent dès le début, quoi de mieux que quelques licornes, ratons-laveurs et crucifix roses ? Visiblement, du côté de Sherep Prod, qui organisait la soirée au Gibus, on en est arrivé à la même conclusion et FREAK INJECTION ouvrait donc les hostilités avant HERRSCHAFT et OST+FRONT. Le groupe parisien n'a pas encore tout à fait un an d'expérience scénique dans les jambes, mais s'est déjà taillé une jolie réputation grâce à un premier EP tout foufou et des concerts hauts en couleur tout en humour absurde et trash. Ce n'est pas sans raison qu'on les retrouve aussi bien sur la récente compilation This is French Industrial ou dans la célèbre émission Tracks de Arte.

C'est dans une ambiance de série B joyeusement bordélique que démarre le show de FREAK INJECTION sur Freaky Doll. On se trémousse dans le public et la scène est recouverte d'accessoires rigolos : pierre tombale, peluches de licornes, etc... En fait, c'est un peu comme si Beetlejuice faisait de la pub pour des bonbons au LSD. Si vous recherchez une ambiance intimiste et un show sobre, passez votre chemin : FREAK INJECTION, c'est de la folie, du bruit, des couleurs criardes et un côté excessif et jouissif totalement assumé. Entre les insultes que crache tendrement la chanteuse Charlie Red à ses musiciens, le poing américain rose et la barbie qui trônent sur son pied de micro, le culte des petits animaux mignons et l'amour des marginaux et "monstres", on a de quoi se faire un bon aperçu de ce qu'est l'univers de FREAK INJECTION.

Avec des morceaux comme Psycho, Daddy is the Devil ou Crosses, ils ont conquis un public mélangés de fidèles et de profanes venus les découvrir avec leur énergie, leur folie, et leur univers décalé, drôle et violent.

Setlist :
01. Freaky Doll
02. Sex Me
03. Raccoon
04. Psycho
05. Frankenstein
06. Daddy is the Devil
07. Freak is Fashion
08. Crosses

Herrschaft

Alors que le Gibus était déjà bien rempli pour FREAK INJECTION (live report), il est carrément plein quand HERRSCHAFT monte sur scène. Depuis leur premier concert il y a une dizaine d'années à la Java, le groupe parisien est passé par un tas de transformations : elle semble loin l'époque du mélange black metal / industriel, des masques à gaz et du maquillage prononcé.

Depuis quelques temps déjà, c'est donc avec MaX au chant, dans son élégant costume qui lui donne des allures de truand, que HERRSCHAFT se produit sur scène. Le groupe démarre avec sa version de Kommando 96, un morceau du CNK datant de quand le groupe s'appelait encore COUNT NOSFERATU KOMMANDO. Le son envoie sévère, et leur show se met en place comme un rituel : projections sur l'écran, nuages de fumées, faux sang, faux billets jetés dans le public, etc : on retrouve tous les ingrédients habituels alors que le groupe enchaîne les titres issus de leur discographie. S'y côtoient le récent How Real Men Do (insérez ici une vanne sur Julien Doré), et du plus ancien, comme I Am the One (présent sur leur premier album, Tesla) ou d'autres classiques, comme l'indispensable Gate to Dreams en conclusion de concert.

HERRSCHAFT a, comme à chaque fois, offert un show généreux au public qui en a pris plein les oreilles, les yeux et la figure. Un concert de HERRSCHAFT, c'est salissant, et c'est tant mieux : il n'en fallait pas moins avant que les teutons de OST+FRONT ne montent sur scène.

Setlist :
01. Kommando 96
02. Kimi Ga Yo
03. How Real Men Do
04. Behind the Smoke Screen
05. I Am the One
06. Rat In Cage
07. Endlessly Revolving
08. But I Know
09. Bloodpulse
10. Gate to Dreams

Ost+Front

Un groupe issu de la Neue Deutsche Härte (la vague electro-metal ayant suivi les pas de RAMMSTEIN) en tête d'affiche ? Certes, OST+FRONT n'est pas un groupe qui révèle tout son intérêt en studio : le projet, relativement récent, a signé quelques hits efficaces mais ce n'est pas l'originalité de sa musique que l'on retient le plus. Par contre, sur scène, c'est la promesse d'un show rigolo, bien gogol et jouissif.

C'est la claviériste masquée (nous reviendrons sur ce sujet plus loin) Eva Edelweiss qui ouvre le show avec son panneau "Ich bin hier unfreiwillig" (je suis ici contre ma volonté) et plante le décor : ça sent bon l'humour de bourrin et la provoc basse du front : on va bien se moquer des nazis, il y aura du sang et, avec un peu de chance, un peu de fesses. Mais alors que les membres montent sur scène un par un, l'arrivée du guitariste Gernhardt von Brün fait monter la pression d'un cran. Le colosse tient à peine sous le plafond du Gibus : il pourrait avoir piqué son masque à Bane ou Dark Vador en les ayant tabassés à mains nues avant. Le genre de mecs qu'on n'a pas trop envie d'embêter. Pas de doute, on va rigoler. Et on n'est pas déçus : dès Fiesta de Sexo (Te Quiero Puta, quelqu'un ? ) les choses s'enflamment. Eva Edelweiss laisse son synthé et se pointe avec un énorme sombrero sur scène pour beugler des trucs et remplacer Erk Aicrag de HOCICO présent sur la version studio (le sombrero, c'est pour bien qu'on comprenne qu'elle prend la place du chanteur mexicain). Oh, et si vous êtes au premier rang, vous aurez peut-être droit à une surprise située sous sa jupe... tant pis pour le copain dans le public dont on taira le nom qui la trouvait mignonne ! Voilà, le show vire au grand n'importe quoi, c'est bourrin, tout le monde prend une fessée (littéralement) et la foule du Gibus commence à se bagarrer. On note cependant que la taille de la scène ne permet pas au groupe de sortir tout son show habituel (pas de verre géant sur Fleisch par exemple) L'ambiance ne retombera jamais, même si la suite du show sera moins surprenante.

C'est efficace, ça marche super bien sur scène, on rigole bien et OST+FRONT se démarque des autres clones de RAMMSTEIN en adoptant le même humour gras et sens de la provocation que la bande de Till Lindemann. C'était festif et crado, bref, c'était pile ce qu'il fallait. Un grand merci à Sherep Prod d'avoir organisé cette soirée mémorable !

Setlist :
01. Klassenkampf
02. Fiesta de Sexo
03. Fleisch
04. Feuerwasser
05. Liebeslied
06. Krüppel
07. Anders
08. Freundschaft
09. Dawaj Dawaj
10. Afrika
11. Vergiss Mein Nicht
12. Sonne Mond und Sterne
13. Denkelied
14. Sternenkinder
15. Bruderherz
16. Gang Bang
17. Ich Liebe Es
18. 911
19. Volksmusik
20. Mensch
21. Bitte Schlag Mich