Tout l'été, l'Atomic Cat proposait des soirées Atomic Bat pendant les week-ends : entrée gratuite, concerts, DJ sets, divers stands... Il y avait de quoi s'abriter de l'insupportable soleil pour découvrir de belles choses obscures. Pour une des dernières, nous avons été découvrir Kijé dont ce n'était que le troisième concert (ils ont déjà partagé la scène avec Hiverlucide et -ii-, deux très beaux ovnis de l'underground français). Découvrir, c'est le mot : aucun de leur morceau n'a encore circulé via les habituels circuits numériques (pour le moment, aucune page Bandcamp, Spotify, YouTube et compagnie n'est trouvable).
Alors Kijé, Kijé-que-c'est-que-ça ? Et devinez Kijé vu hier ! Y'a un lien avec Prokoviev ? Pas sûr ! Sur scène, on reconnaît des gens que l'on a croisés chez Katzkab, Plomb et Anomalie ce qui donne tout de même de sérieux indices : les amateurs de post-punk fiévreux et d'élans de folie dark cabaret devraient trouver leur bonheur. Bingo ! Kijé commence son concert par un jumpscare, un cri soudain qui lance une danse frénétique éclairée de néons roses. Le set est de courte durée, une petite demi-heure peut-être, le temps d'enchaîner sept morceaux enflammés, possédés par un saxophone débridé et ponctuellement hantés par les lamentations d'un violon affranchi.
On s'amuse bien, on pense évidemment aux groupes cités plus haut, on y devine le spectre de l'énergie folle de Lucas Lanthier sur les morceaux les plus secoués de Cinema Strange, au décalage et au goût pour le dissonant de Sex Gang Children, on n'échappe évidemment pas à quelques airs de Danny Elfman que l'éclairage vert et rose très burtonien nous suggère avec insistance... Avec son intensité punk et ses airs de dandy batcave, Kijé propose un numéro à la fois accrocheur, festif et suffisamment bizarre pour que l'on soit séduits. On ne va pas tout de suite leur réclamer une contrebasse, hein, on va déjà attendre que des morceaux trouvent le chemin d'une sortie, physique ou numérique, pour pouvoir réécouter tout ça calmement avant d'être pénible !
